Inspiré du jeu Hordes.

23 janv. 2010

Prologue

"Tu m’as vu mourir."


A toi qui me lis sans me connaitre, à toi, curieux de passage, curieux maladif, qui écoute sans même savoir d’où je viens…

A toi, qui va peut-être t’attacher à moi, espérer le mieux pour moi, prier pour que mon calvaire s’arrête.

A tout ceux que j’aime et que j’abandonne, contre mon gré. A tout ceux que j’aurais voulu mieux connaitre. A vous, que je n’oublierai jamais.

A vous qui êtes entrain de me regarder. Pleins de pitié, pleins d’horreur, pleins d’incompréhension. Désespérés, désemparés….

Enfin, à toi que j’aime, à toi que je quitte, à toi à qui j’aurais voulu dire combien je suis désolé, combien je m’en veux. Pardonne-moi mes erreurs, pardonne-moi de ne pas t’avoir rendue fière, de ne pas avoir été à la hauteur. Pour toutes ces fois où je t’ai blessé, où je t’ai mise en colère…

A toi, pour l’éternité… Et une dernière fois, laisse-moi te murmurer ces mots que je n’ai jamais osé : je suis désolé maman…

~

Vous êtes une personne parmi d’autres, vous marchez dans la rue. Pour une raison quelconque, à vous de choisir… Je ne connais rien de vos vies, mais je suppose que vous avez une bonne raison d’être là.
Nous sommes en milieu de matinée, il fait frais, mais pas froid. L’air est clair, léger. C’est cet air-là, si particulier, que l’on aime respirer. Il remplit les poumons, on peut le sentir remplir notre gorge, notre corps. On voudrait être infini, pour pouvoir ne jamais cesser de l’aspirer… Il est plaisant de respirer cet air.

Vous avancez, vers qui, vers quoi, vous êtes le seul à le savoir. C’est une journée un peu banal, même si le ciel particulièrement limpide la rend plus belles que d’autres.
A un passage piéton, vous vous arrêtez. Le feu est rouge pour vous, mais il n’y a pas de voiture et vous hésitez à traverser. Il n’y a aucun danger à le faire, cependant, êtes-vous pressés ? Non, pas vraiment. Alors, encore mieux patienter… D’ailleurs, une voiture arrivant vous donne raison : elle va si vite que son conducteur n’aurait peut-être pas eut le temps de s’arrêter. Celui-là, il n’est pas à cinquante, ça vous en êtes sûrs. Il y en a qui ne sont pas gênés, mais bon… Ce n’est pas vraiment vos affaires et, au fond, vous vous en fichez pas mal.

Vous tournez la tête, le suivant du regard… Puis, alors que vous ne vous y attendez pas du tout, quelqu’un vous bouscule brutalement, vous jetant presque contre le poteau du feu. Vous ne réfléchissez pas : vous n’en avez pas le temps. Votre agresseur ne vous jette pas un regard. Il est jeune, peut-être une vingtaine d’année. Comme vous ne le voyez que de dos, vous ne pouvez pas deviner ses traits, ni son regard… Rien d’autre que ses cheveux bruns, et puis ses vêtements. Un jeans qui a connu de meilleur jour, dont le bas est effilé à force de s’user en trainant par terre, un t-shirt d’un bleu marine un peu décoloré.
Vous cessez de l’observer quand une femme, dans votre dos, crie quelques mots que vous ne comprenez pas. Elle semble s’adresser au garçon, mais… Vous n’en êtes pas sûr. Vous vous retournez de trois quart pour la regarder, et une série de bruits sourds et violents vous retient.

Sous vos yeux, la voiture freine dans un crissement de pneus agressif, qui pour peu vous ferait grincer des dents. Vous ouvrez la bouche, aucun son n’en sort… Sous vos yeux, l’adolescent se retourne, vous fixe. Un instant bref, vous croyez lire quelque chose dans ses yeux verts… Mais ce regard ne s’adresse pas à vous. Il semble s’être fixé quelque part, au-delà de votre épaule. Sur une chose que lui seul peu voir… Il est essoufflé, et le masque furieux, rebelle, qui déforme ses traits, se dilue brusquement pour se faire désolé. Désespérément désolé… Il penche la tête sur le côté, entrouvre les lèvres. Comme pour parler. Par réflexe, vous ouvrez également la bouche. Comme pour lui répondre…

Brusquement, son regard est arraché du votre. Il a l’air d’avoir disparu… La voiture, en dépit des efforts de son chauffeur, vient de le percute, avec assez de force pour le renverser deux bons mètres plus loin. A vos côtés, une femme, la même que tout à l’heure, lance un cri horrifié. La rue vous semble silencieuse, calme… Vide. Un bruit, un seul, résonne à vos oreilles, presque assourdissant. Un bruit sourd : celui du crâne de ce jeune homme, alors qu’il heurte le bitume…

Par réflexe, vous vous élancez en même temps que cette femme, vers le corps inconscient du garçon. En approchant, vous distinguez le sang qui inonde déjà la route. Vous essayez d’ignorer votre conscience, sans succès. Et sa voix, tout doucement, vous murmure quelques mots : c’est fini…

Toi, maman… En ouvrant les yeux, je ne vois plus que toi. Tu pleures, et, moi aussi. Je te vois t’agenouiller, je sens tes mains se poser sur mes joues… J’entends ta voix, sans comprendre ce qu’elle me répète. Je crois que tu me supplies, je sens que tu es triste. Maman… Toi qui es ma mère, que ressens-tu à cet instant ? Juste là, maintenant ? Alors que tu tiens entre tes mains le visage que, bientôt, tu ne pourras plus toucher, alors que tu dévores des yeux des lèvres qui ne souriront plus jamais, alors que, dans mes yeux, tu vois déjà s’éteindre la flamme de la vie que tu m’as donné… Je ne pourrais jamais te le dire. Tu as mal n’est-ce pas ? Tu souffres, je sais… Je sais très bien. Si tu savais combien je regrette. Je suis désolé… Je ne voulais pas, je te jure que ce n’était pas ça que je voulais. Je ne voulais pas te faire mal…

Pardonne-moi maman.
Ce n’était pas ce que je souhaitais pour toi.
Ce n’était pas ce que je souhaitais pour vous.

Je ne voulais pas maman, mais c’est fait. Pardonne-moi, sache que je t’aime. Regarde-moi, encore. Une dernière fois, avant de me voir mourir. Juste une dernière fois.
Je t’aime maman.

Pardonne-moi…

16 janv. 2010

Commençons...



L'image résume "l'esprit" et l'ambiance du jeu Hordes...

Le principe est assez simple : vous êtes une âme et vous vous réincarnez après chaque mort. Ceci faisant, vous vous retrouvez avec 39 autres personnes dans une ville, où vous allez devoir survivre un maximum de jours en construisant, amassant des objets lors d’expéditions…

Sachant que tous les soirs, à minuit, la horde de zombies qui errent dans l’Outre-monde attaque la ville… Horde qui, tous les soirs, est plus importante que la veille.

Sympathique n’est-ce pas ?

C’est le principe que je reprend dans cette histoire, à ceci près que l’considère que l’on passe dans le monde de Hordes après être mort, dans certaines conditions, dans notre monde actuel. C’est un peu comme une condamnation.

Les vies d’une Âme relate les existences de Jonas après sa mort. Chaque jour de chacune de ses incarnations, dans des villes pas toujours à la hauteur, avec des gens pas toujours très intelligents.
C’est Jonas qui vous racontera ses existences, ses réincarnations, ses vies. Ce n’est pas un journal intime (il n’y a que peu, voir pas de papier dans l’Outre-monde… Quant à l’encre on en rêve même pas), mais plutôt une confession. Tout du long, Jonas s’adressera souvent à vous qui le lisez, ainsi qu’à une personne en particulier : sa mère.

Son but : comprendre pourquoi, comment il en est arrivé là. Et partir d’ici…

Avertissement :
- Pour ceux qui ne connaissent pas le jeu, c’est un univers sordide et grinçant. On aime pas forcément… Pour ceux qui connaissent, cette histoire n’est pas une reprise exacte du jeu.
- Une grande partie des choses sont tirées de Hordes, notamment les noms des villes, les appellations des objets. Les images sont retouchées par mes soins, le texte est uniquement de moi.